Mobilité réduite peut rimer avec évasion dans les airs, grâce à la classe 2 qui regroupe les planeurs ultralégers à gouvernes et carénage décollables à pied comme les Swift et Archaeopteryx.
La semaine du 19 au 25 août 2024 se déroulait le premier stage handi de pilotage de planeur ultraléger (les fameux PUL de classe 2), grâce à la collaboration de l’ADPUL et de la commission Hand’Icare de la FFVL pour préparer ce stage.
Le planeur ultra léger qui a servi à cette formation, un Swift, comprend des commandes aux mains et aux pieds (palonnier pour commander les gouvernes en bout d’aile). Il a donc été adapté pour que les stagiaires qui n’ont plus l’usage de leurs membres inférieurs puissent piloter uniquement avec leurs mains.
Ce stage, animé par Jacques Bott assisté de Patrick Chopard, présentait un caractère expérimental : il était nécessaire de valider l’adaptation de la formation aux personnes en situation de handicap, notamment des stagiaires à mobilité réduite au niveau de leurs jambes.
Les trois stagiaires avaient déjà tous une importante expérience aéronautique :
· Barthélémy Bruyère, chef pilote planeur à La Motte du Caire ;
· Hervé Girard, parapentiste et pilote d’ULM ;
· Jeff Fauchier, deltiste et pilote de planeur.
Vendredi 23 août 2024 se tenait un premier bilan en présence de Madame Pinet, maire d’Aspres-sur-Buëch et conseillère départementale, Monsieur Michel Ricou-Charles, président de la communauté de communes Buech Dévoluy, Monsieur Gérard Tenoux vice-président du conseil départemental, Madame Marie-Jo Allemand députée, et Madame Jennifer Rousselle, sous-préfète des Hautes-Alpes.
La presse était également là, avec deux sujets aux journaux régionaux de France 3 et BFM TV.
Ils ont souligné l’exemplarité de cette formation qui porte les valeurs de partage et d’inclusion.
Jeff Fauchier, président d’Hand’Icare, a rappelé qu’à bord de ces planeurs ultralégers les personnes en situation de handicap jouent à jeu égal avec les personnes valides.
Il a indiqué que la formation et le matériel ont pu être adaptés avec succès. Il reste néanmoins un point d’amélioration. En effet, après avoir pris en mains le planeur ultraléger à une dizaine de mètres du sol par catapultage, les premiers grands vols à plus de 1 000 m se font en remorqué par un ULM. Or cela demande des compétences que tous les stagiaires n’ont pas encore.
Il serait intéressant d’équiper le Swift adapté au handicap d’un dispositif d’envol électrique. Cela apporterait de la facilité pour le décollage et de la sécurité, en particulier lors des grands vols de distance durant lesquels une remise motrice éviterait de se vacher, situation toujours délicate, mais encore plus pour un pilote qui n’a plus l’usage de ses jambes.
Ces dispositifs d’envol électrique sont déjà utilisés sur les planeurs ultralégers depuis quelques années. Ils permettent de décoller en autonomie avant de trouver les premières ascendances. Ils sont utilisés dans les premières minutes des vols qui durent ensuite plusieurs heures en libre.
Le dispositif d’envol électrique apporte de la sécurité et de la sobriété énergétique (zéro émission en vol).
Philippe Harignordoquy, ADPUL.