
Un premier pilote handicapé a obtenu le brevet fédéral de planeur ultra léger multiaxes
Dans le domaine de l’aéronautique, chaque pilote incarne une histoire de détermination, de passion et de maîtrise technique. Mais parfois, certaines histoires transcendent ces simples qualités pour devenir des témoignages d’espoir et d’inclusion. C’est précisément ce qu’incarne le parcours de Jeff Fauchier, premier pilote paraplégique à obtenir le brevet fédéral de pilote de planeur ultraléger multiaxes.
Il a obtenu ce brevet à l’issue d’une formation spécialement adaptée et dispensée par l’Association pour le Développement du Planeur Ultraléger (ADPUL) sur l’aérodrome du Chevalet à Aspres-sur-Buëch. Pionnier de l’accessibilité, l’ADPUL et la FFVL, par sa commission Hand’Icare, se sont engagées dès 2023 à rendre le pilotage de planeur ultra léger accessible aux personnes en situation de handicap. Au cours du mois d’août 2024, un premier stage expérimental s’est déroulé, accueillant trois pilotes n’ayant plus l’usage de leurs jambes. C’est dans ce contexte que Jeff Fauchier a entamé sa formation, avec la volonté de briser les barrières et de démontrer que le ciel est ouvert à tous ceux qui ont la passion et le courage de s’y aventurer.

Jeff Fauchier, premier Pilote handicapé breveté PUL multiaxes
Une formation spécifique
Un Swift, planeur ultra léger, a été modifié (voir Vol Passion 124) à cette occasion : des commandes manuelles remplacent les pédales traditionnelles, permettant aux pilotes de contrôler l’appareil uniquement avec leurs mains. La formation dispensée par l’ADPUL a été adaptée aux pilotes paraplégiques, tout en conservant les exigences de rigueur, sécurité et compétence nécessaires à l’obtention du brevet fédéral. Ce brevet atteste une véritable maîtrise du pilotage, dans les mêmes conditions que n’importe quel autre pilote, sans concessions.
Défis et victoires : un parcours inspirant
Un message clair résonne dans le monde du vol libre : les cieux appartiennent à tous, et à bord d’un planeur ultra léger adapté, il n’y a plus de handicap par rapport à un pilote valide.

Pour le moment, le décollage nécessite le recours à un ULM remorqueur
Prochaine étape : l’achat d’un dispositif d’envol électrique
Afin d’apporter une véritable autonomie, il est maintenant indispensable d’équiper le Swift modifié d’un dispositif d’envol électrique. Outre le côté totalement écologique de ce mode de propulsion, il offre au pilote handicapé un gain en indépendance en permettant :
- de décoller en toute autonomie sans être remorqué par un ULM ;
- d’éviter de se poser en campagne, ce qui serait problématique pour un pilote n’ayant pas l’usage de ses jambes ;
- de libérer la piste en autonomie après l’atterrissage.
Cette évolution permettra véritablement l’inclusion du handicap dans l’activité aéronautique. Pour financer ce projet, ADPUL et Hand’Icare sont à la recherche de mécènes.