Alexandre Ferreira a commencé le deltaplane il y a cinq ans. L’année dernière, il était sur la plus haute marche du podium en classe Sport (ailes à mât) et commençait à envisager une aile sans mât pour poursuivre sa progression. La marche à franchir est-elle si haute que ça ? Alexandre nous livre sa propre expérience.
J’ai commencé le delta il y a cinq ans, volé avec un Ellipse Fuji (une double surface paisible) pendant deux ans, puis un Wills Wing Sport 3 (une aile à mât performante) pendant deux autres années. Cette saison, j’ai essayé et adopté un Aeros Combat GT, une aile sans mât. Les ailes sans mât ont une structure interne renforcée qui permet de s’affranchir du mât et des câbles supérieurs afin de diminuer la traînée et d’atteindre une finesse maximale de l’ordre de 15.
Le vieux Fuji m’a permis d’apprendre le vol thermique et de réaliser mes premières transitions, mais sa mauvaise finesse me limitait pour planer d’ascendance en ascendance. Le Sport 3 m’a fourni une amélioration de performance notable, m’aidant à réaliser les premiers cross de plus de 100 km, avec suffisamment de facilité pour pouvoir me vacher sereinement presque n’importe où.
Cependant, j’ai trouvé ses limites dans la force de rappel au neutre dans la barre de contrôle (les triceps piquaient sur les longues transitions accélérées), dans sa finesse parfois limitante face au vent et sa (trop faible) vitesse moyenne, obligeant à voler longtemps pour parcourir de longues distances.
Une fois trouvé un sans mât, c’est avec beaucoup de prudence que je me suis lancé en juillet et le plaisir a été au rendez-vous dès les premières secondes ! J’ai été bluffé par la sensation de glisse, la légèreté dans la barre en accélérant et la finesse permettant d’atteindre plus certainement le thermique suivant. J’ai aussi pu apprécier la différence de plané, comparé aux parapentes de compétition, venant du Sport 3 qui égalait déjà leur performance.
Cependant je redoutais l’approche et l’atterrissage, m’attendant à plus de vitesse, moins de maniabilité et le risque d’erreur de perception de plané pouvant mener trop haut en finale. Mes parades étaient donc l’utilisation du drogue chute et le choix d’un site avec un grand terrain d’atterrissage. Je me suis aussi une fois fait surprendre par l’inertie latérale de l’aile et la difficulté à maintenir un cap à cause d’un surpilotage en roulis.
Concernant la philosophie du vol, je suis plus sélectif en termes de vaches donc il y a plus de zones où j’éviterai de me retrouver bas, mais grâce à la meilleure finesse de l’aile, les options de parcours sont aussi nombreuses.
Concernant le choix de l’aile, on m’a conseillé d’éviter les ailes très usées dont la voile peut avoir rétréci et devenues moins maniables et agréables à piloter.
Après une quinzaine de vols, je suis très satisfait du changement qui a boosté ma motivation à aller crosser et m’a permis de rejoindre la classe 1 en compétition pour apprendre auprès des champions de la discipline [NDLR : Alexandre se classe déjà second à l’Open d’Annecy, sa deuxième compétition en sans-mât].
Alex Ferreira