Une espèce menacée
Le Gypaète barbu est l’une des espèces les plus menacées en Europe. On compte une vingtaine de couples dans les Alpes, une cinquantaine dans les Pyrénées et trois en Corse. Ces effectifs faibles, le morcellement des populations, sa dynamique de population naturellement faible (il ne se reproduit pas avant huit ans et donne en moyenne un jeune tous les deux ou trois ans) ou encore sa sensibilité au dérangement expliquent son statut d’espèce fragile et menacée. Il bénéficie d’un Plan National d’Actions (PNA), politique du ministère de la Transition écologique pour mener des actions de protection et de suivi des espèces les plus en danger.
Parmi ces actions, il est question de préserver leur tranquillité pendant la reproduction, en faisant connaître les zones de sensibilité majeures (ZSM), zones sensibles autour des nids, aux pratiquants d’activités de pleine nature ou à des socioprofessionnels.
Une convention cosignée par la FFVL pour protéger le Gypaète barbu
Depuis une décennie déjà, la fédération française de vol libre, les clubs et les pratiquants, ainsi que les associations naturalistes ou gestionnaires d’espaces naturels, collaborent autour d’un objectif commun : favoriser une pratique du vol libre respectueuse de la faune sauvage et en particulier des rapaces.
La « Convention pluripartite relative à la cohabitation entre la nidification du Gypaète barbu et l’activité de vol libre sur le territoire national », qui a été signée le 22 mai 2023 lors des championnats du monde de parapente en Savoie (73), va dans ce sens. Elle réunit des acteurs qui s’engagent à échanger, communiquer et contribuer à la conservation de cette espèce : la FFVL, la DREAL Nouvelle-Aquitaine, coordinatrice du plan national d’actions (PNA), et les animateurs massifs du PNA que sont :
- ASTERS, conservatoire des Espaces naturels de Haute-Savoie pour les Alpes ;
- ligue pour la protection des oiseaux (LPO) pour les Pyrénées et les Grands Causses ;
- Syndicat mixte du Parc naturel régional de Corse (SMPNRC).
Cette convention prévoit de faciliter l’accès à l’information des pilotes de vol libre sur l’existence de zones de sensibilité majeures (ZSM) et leur activation à certaines périodes de l’année (périodes de nidification et de reproduction). Le principe étant pour les pilotes de vol libre de contourner les ZSM « cœur » actives (entre novembre et mars ou août selon les zones).
Voler en harmonie avec les rapaces
Forts de cette collaboration à l’échelle nationale pour cette espèce emblématique qu’est le Gypaète barbu, la FFVL a adapté ses dispositifs destinés à sensibiliser, éduquer et informer les libéristes.
La page Internet sur le site de la fédération française de vol libre (lien) évolue pour intégrer notamment les avancées du Système d’Information Géographique de la FFVL, l’intégration de SpotAiR et donc les ZSM à éviter. On y présente aussi l’organisation FFVL sur ce thème (la mise à jour est en cours), à savoir :
- une cellule « rapaces » joignable via l’adresse protectionrapaces@ffvl.fr et pilotée par Serge Tuaz, sorte de « numéro vert » de la « cohabitation avec les rapaces » relayé localement via les « représentants FFVL », contacts locaux (conseillers techniques ou RRS) au sein des ligues ou des zones géographiques concernées par ces espèces ;
- le groupe technique chargé de suivre la mise en musique de la convention (Gypaète) au plan national, lequel se réunit deux à trois fois par an, la dernière datant du 28 novembre 2023.
Ces actions sont un très bon exemple de collaboration positive et constructive en faveur de l’environnement dans nos pratiques du vol libre animée par la commission Développement durable et la commission Sites et espaces de pratique, en lien avec la plupart des autres commissions de la FFVL (compétition, communication…) et les comités nationaux – parapente et delta.
Serge Tuaz, coordinateur de la cellule « Rapaces » (protectionrapaces@ffvl.fr) et Sonia Ouldali, présidente de la commission Développement durable (s.ouldali@ffvl.fr)